Albert Oyhançabal

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Albert Oyhançabal
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Albert Yvon Irénée OyhançabalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Albert Oyhançabal, né le à Muret (Haute-Garonne) et décédé le à Pont-en-Royans (Isère), est un spéléologue français. conseiller technique adjoint du préfet de l'Isère pour les secours spéléologiques de 1972 à 1980, il succède à Fernand Petzl au poste de conseiller technique départemental en 1980. À ce titre, il a dirigé de nombreuses opérations de sauvetage.

Début dans la spéléologie[modifier | modifier le code]

Albert Oyhançabal s'initie à la spéléologie par le scoutisme. Encadré par un jeune prêtre, il pratique alors un ensemble d'activités de plein air. Des camps scouts l'amènent à découvrir les cavités du Lot.

Explorations souterraines[modifier | modifier le code]

Albert Oyhançabal part continuer son cursus scolaire à Nîmes, où il pratique la spéléologie dans le club de Nîmes. Il participe aux explorations dans les garrigues gardoises dont celle de l'aven de Camelié (Lussan). Il fait aussi partie des expéditions dans le gouffre de Padirac dans le Lot. Lors de ces explorations, il côtoie deux grandes figures de la spéléologie : Guy de Lavaur et Robert de Joly.

Installé en Isère, il s'inscrit au Groupe spéléologique valentinois (Valence). Il participe ainsi aux expéditions estivales au gouffre Berger dans les années 1965 et 1966. Il enchaîne les découvertes sur le Vercors notamment, jusqu'en 2001. Il explore ainsi, les grottes de Choranche et participe à la découverte de 18 km de nouvelles galeries avec son fils Bernard. Il fera de nombreuses découvertes dans le scialet du Peljonc à Méaudre ainsi qu'au trou des Flammes en Chartreuse.

À 73 ans, en 2006, il descend une dernière fois dans le gouffre Berger, avec le PGHM de l'Isère.

Engagement dans le secours en spéléologie[modifier | modifier le code]

Très impliqué dans le sauvetage de Jacqueline Bocquet, en 1965, au gouffre Berger, il se rapproche de Fernand Petzl et participe à la fondation de la Société Spéléo Secours Isère en 1970. Il en est président à deux reprises : de 1975 à 1981 et de 1989 à 1995. En parallèle, il devient conseiller technique adjoint du Préfet pour les secours spéléologique de 1972 à 1980. Il devient conseiller technique départemental en 1980, au départ de Fernand Petzl. Il reste à ce poste jusqu'en 1998[1].

Pendant ces 28 ans au service du secours spéléologique, il dirige une centaine d’opérations de secours. Il a participé au sauvetage de 240 victimes. Lors de ces opérations, il a eu sous sa responsabilité plus de 1 500 sauveteurs tous corps confondus. Il a notamment géré les opérations de sauvetage suivantes :

  • du , un accident dû à une crue provoque le décès de deux jeunes spéléologues de Sanary (Var) au gouffre Berger. Il faut trois semaines pour remonter les corps[2],[3].
  • du 6 au , à la grotte de Gournier, un importante opération de secours est engagée pour porter secours à une équipe de trois spéléologues lyonnais. Leurs corps sont découverts dans la rivière souterraine. Une équipe de sauveteurs est même bloquée par une autre crue[4],[5],[6],[7],[8],[9].
  • les 11 et , une crue est à l'origine du décès de deux jeunes spéléologues isérois, au scialet de la Fromagère[10].
  • du 11 au , une importante opération de secours a lieu pour dégager un spéléologue isérois victime d'une fracture au bras, dans le gouffre Jibé sur la Dent de Crolles[11],[12],[13].
  • en , une vaste opération est engagée pour retrouver un jeune spéléologue britannique. Son corps est découvert et évacué en 1988[14],[15],[16].
  • du 12 au , de nombreux sauveteurs sont engagés pour porter secours à un spéléologue isérois victime d'une fracture du fémur dans le réseau du Trou qui Souffle à Méaudre[17],[18].
  • du 11 au , 190 sauveteurs sont engagés pour porter secours à six spéléologues britanniques et hongrois bloqués par une crue. Deux sont décédés à l'arrivée des sauveteurs[19],[20],[21],[22],[23].

Convaincu très tôt de l'intérêt de l'usage des explosifs lors des opérations de sauvetage en spéléologie, il se perfectionne en la matière et forme les sauveteurs isérois. Il participe également à une étude sur l’analyse des gaz émis par les fumées de tir en collaboration avec un laboratoire du CEA Grenoble[24].

Au développement du système Nicola, de transmission par le sol il supervise les premiers essais d'ampleur sur le terrain, dans le réseau de la Dent de Crolles en 1998.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Comité départemental de spéléologie de l'Isère, Spéléo Secours Isère 1970-2010 : 40 ans de secours souterrain, , 209 p. (ISBN 2-902670-66-4)
  2. Dauphiné libéré, édition du 12 septembre 1975
  3. Dauphiné libéré, édition du 21 septembre 1975 « Des équipes de secours se relayent pour remonter les corps des deux spéléologues »
  4. Dauphiné libéré, édition du 7 novembre 1976
  5. Dauphiné libéré, édition du 9 novembre 1976 « Un spéléologue Lyonnais trouve la mort dans les grottes de Choranche»
  6. Dauphiné libéré, édition du 10 novembre 1976 « Les spéléologues de Choranche : 2 morts »
  7. Dauphiné libéré, édition du 11 novembre 1976 «  Quatre membres des expéditions de secours, sont à leur tour, en difficulté au Gournier »
  8. Dauphiné libéré, édition du 12 novembre 1976 «  Quatre sauveteurs bloqués dans la grotte du Gournier à Choranche, sortis sains et saufs »
  9. Dauphiné libéré, édition du 16 novembre 1976 «  Le corps du troisième spéléologue disparu dans la grotte de Gournier a été retrouvé »
  10. Dauphiné libéré, éditions du 12 et du 13 décembre 1979
  11. Dauphiné libéré, édition du 13 juillet 1982 «  Des artificiers devront dynamiter deux passages étroits »
  12. Dauphiné libéré, édition du 14 juillet 1982 «  Le sauvetage de la Dent de Crolles »
  13. Dauphiné libéré, édition du 14 juillet 1982 «  Le spéléologue sera peut-être dégagé aujourd'hui »
  14. Le Monde, édition du 15 août 1987 «  Le mystère du gouffre Berger »
  15. Dauphiné Libéré, édition du 11 août 1987 « Toujours l'espoir »
  16. Dauphiné Libéré, édition du 13 juin 1987 « Gouffre Berger, Écrasé par un rocher »
  17. Dauphiné Libéré, édition du 16 septembre 1993 « Quatre-vingt heures sous terre »
  18. Dauphiné Libéré, édition du 17 septembre 1993 « A la dynamite et au culot »
  19. La Croix, édition du 16 juillet 1996 « Le quatrième spéléologue du gouffre Berger a été remonté »
  20. Le Soir, édition du 11 juillet 1996 « Le gouffre Berger, dans le Vercors, a emprisonné 4 Hongrois et 2 Britanniques. Deux spéléologues morts à 800 mètres sous terre »
  21. Dauphiné Libéré, édition du 12 juillet 1996 « Prisonniers du gouffre »
  22. Libération, édition du 15 juillet 1996 « Le dernier spéléo arraché au gouffre. Une énorme opération a permis de sauver quatre vies dans le Vercors »
  23. Les Echos, édition du 29 juillet 1996 « Engins ne veut plus payer les accidents du gouffre Berger »
  24. À propos de la toxicité des fumées de tir d’explosifs en spéléologie France Guillaume, Thierry Miguet et Albert Oyhançabal, revue Spélunca no 33 année 1989 pages 16 à 21